lundi 13 juin 2011

Hommage au Père

Un jour un voyageur d'un pays antique
Me dit : « Deux énormes jambes en pierre , dépourvues de tronc ,
Se dressent dans le désert... Auprès d'elles, dans le sable ,
À moitié enterré gît un visage fracassé , dont le front renfrogné

La lèvre retroussée , le sourire d'une froide autorité,
Proclament que le sculpteur savait lire les passions
Qui, imprimées sur ses choses sans vie , survivent encore
À la main qui les imita comme au cœur qui les nourrit ;

Et sur le piédestal on pouvait lire ces mots :
Je suis Ozymandias , Roi des rois ,
Contemple mon œuvre Ô tout-puissant , et désespère !

Rien à part cela ne reste. Autour des décombres
De ce colossal naufrage , s'étendent dans le lointain
Les sables solitaires et plats , vides jusqu'à l'horizon »

 Percy Bysshe Shelley , Ozymandias


 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire