mercredi 22 mai 2013

" Et des files de pèlerins se succèdent sans trêve. On prie Notre-Dame pour l'extension des affaires; on la supplie d'ouvrir de nouveaux débouchés aux saucissons et aux soies. On fait l'article à la Vierge; on la consulte sur les moyens de vendre des denrées défraîchies et d'écouler les pannes. Au centre de la ville même, dans l'église de Saint-Boniface, j'ai relevé une pancarte où l'on invite les fidèles à ne pas distribuer, par respect pour le Saint Lieu, d'aumônes aux pauvres. Il ne convenait pas, en effet, que les oraisons commerciales fussent troublées par les ridicules plaintes des indigents!

- Oui, dit Durtal, et ce qui est bien étrange aussi, c'est que la démocratie est l'adversaire le plus acharné du pauvre. La Révolution, qui semblait, n'est-ce pas, devoir le protéger, s'est montrée pour lui le plus cruel des régimes. Je te ferai parcourir un jour, un décret de l'an II; non seulement, il prononce des peines contre ceux qui tendent la main, mais encore contre ceux qui donnent! "



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire